L’Enchantement musical

L’Atelier du Musicien

Nous évoquons l’atelier qui traitera des instruments.

Les instruments classiques, rares, mais aussi venant d’ailleurs seront l’objet de cet atelier.

Leurs histoires, leurs usages et leur apprentissage seront évoqués dans l’atelier du musicien.

 

Parlar Cantando

Caccini Gulio et sa famille dont Francesca

Dulces Exuviae

Après au moins deux siècles polyphoniques, un solo de chant parut aux Italiens une chose nouvelle, et qui les ravit. Le génie de la Renaissance se complut dans la personnalité de l’élément ou de la créature sonore. En musique ainsi qu’en architecture et partout ailleurs, il préféra la forme isolée, mieux définie, plus concrète et comme plastique, à la combinaison et à l’enchevêtrement des formes.

De cette individualité de la musique résulta naturellement celle du musicien, je veux dire de l’interprète. « La musique, c’est nous, » avaient pu dire longtemps des voix nombreuses : celles de la foule au moyen âge ; au XVIe siècle, celles des maîtrises ou des « chapelles. » Une voix seule allait dire, et pour longtemps aussi : « La musique, c’est moi. » De cette seule voix, pourvu qu’elle fût belle, l’Italie fit ses délices. Elle l’aima, l’adora, comme le souffle mélodieux et la beauté sonore de ce corps humain, dont ses peintres et ses sculpteurs avaient tant aimé les visibles beautés. Tant que dura le style récitatif d’abord, puis le style mélodique, la virtuosité fut en quelque sorte la forme musicale de la virtù.

 

Instruments Andins 

Nous évoquons l’atelier qui traitera des instruments.

Les instruments classiques, rares, mais aussi venant d’ailleurs seront l’objet de cet atelier.

Leurs histoires, leurs usages et leur apprentissage seront évoqués dans l’atelier du musicien.

 

L’instrumentarium de Pierre Hamon est constitué de flûtes médiévales, renaissances, baroques et comporte aussi de très nombreux instruments parfois issus des univers traditionnels : flûtes à bec ou traversières, simples ou doubles, flûtes de Pan (notamment le frestel médiéval), ocarinas, cornemuses, flûtes à trois trous et tambour, vases siffleurs…

Pierre est membre et cofondateur d’Alla francesca, ensemble dont il a longtemps assuré la codirection musicale. Il est par ailleurs professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Lyon.
Simultanément à son travail avec Alla francesca, il poursuit de nombreux autres projets : en récital solo (mêlant le Moyen Âge aux musiques traditionnelles, la création contemporaine à l’improvisation), autour de l’œuvre de Machaut, dans des productions avec Jordi Savall ou d’autres musiciens venant des musiques traditionnelles ou improvisées, et enfin, plus récemment, comme auteur de musique de film.

Mandoline lombarde

La Mandoline

Mandoline napolitaine baroque

 

Mandoline napolitaine Antonio Vinaccia 1768 (gauche) :

instrument à 4 choeurs, accordé par quintes (sol-re’-la’-mi’’) muni de cordes en boyau et en laiton, à la sonorité très brillante et argentine. La mandoline napolitaine naît dans la première moitié du XVIIIe siècle et se développe principalement à Naples sous l’influence de la famille de luthiers Vinaccia. Elle se compose d’une caisse de résonance piriforme bombée, faite d’un assemblage de côtes (lamelles de bois), d’un manche muni de frettes en métal et en bois (ces derniers collés à la table), d’un cheviller semblable à ceux des guitares et d’une table d’harmonie pliée.

 

Mandoline lombarde d’après un instrument d’Antonio Monzino de 1792 (droite) :

instrument à 6 choeurs muni de cordes en boyau, accordée par quartes (sol-si-mi’-la’-re’’-sol’’), au timbre plus doux et délicat. Les origines de la mandoline lombarde (dite aussi « mandole » ou « mandoline vénitienne ») remontent à la mandore renaissance. Cet instrument ressemble à un petit luth et se compose d’une caisse de résonance piriforme composée de côtes, d’une table d’harmonie plate avec une rosace sculptée, de frettes en boyau et d’un chevalet semblable à celui du luth.

Mandolines napolitaine et lombarde

Un trésor mexicain à découvrir !

Sur l’invitation du musicologue Luis Lledías, l’ensemble Vox Cantoris et l’association mexicaine Patrimonio Musical de la Nueva España ont entrepris un travail de recherche autour des fonds musicaux de
la cathédrale de Mexico et des couvents de la Nouvelle Espagne, en particulier le couvent de l’Incarnation. 

Les six manuscrits de ce couvent se trouvent aujourd’hui à la Newberry Library de Chicago et l’association Patrimonio Musical a pu en obtenir une copie en 2015. Ces livres sont le seul témoignage de la pratique musicale des religieuses au XVIIe siècle et contiennent des œuvres polyphoniques
allant de 3 à 11 voix, qui constituent leur richesse.

Ce nouveau programme, consacré au couvent de l’Incarnation, présente l’office complet des Vêpres de Saint Jacques, patron de l’Espagne.
Cet office est constitué par des antiennes originales écrites en plain chant qui introduisent les cinq psaumes. Les psaumes impaires sont des œuvres
polyphoniques anonymes, ainsi que l’hymne, tandis que le Magnificat est un oeuvre de Cristóbal de Morales.

Un trésor mexicain à découvrir !

Jean-Christophe Candau, direction
www.psalmus.fr
www.vox-cantoris.com

Un trésor mexicain à découvrir !

 

Le compositeur Simon Bertrand, l’écrivaine Hélène Dorion et Les Violons du Roy en répétition à la Salle D’Youville du Palais Montcalm – Maison de la musique, le 1er octobre 2020 Quebec

Quand le prix Nobel de littérature a été attribué à Bob Dylan en 2016, on a voulu souligner sa façon de créer de nouvelles formes poétiques dans la grande tradition de la chanson américaine (oublions la délirante controverse concernant le mérite littéraire de Dylan, je vous laisse votre opinion sur le sujet).

Publié le 9 mars 2020

 

Catherine Perrin collaboration spéciale

Comme bien des gens qui aiment ses chansons, j’ai pris le temps de lire quelques-uns de ses textes. Je les ai trouvés magnifiques et, étrangement, je me suis même donné la permission de les imaginer portés par d’autres couleurs musicales.

Voilà peut-être un indice de la force d’un texte ?

Ce n’est pas pour rien que plusieurs compositeurs ont visité Clair de lune, de Verlaine, Le roi des aulnes, de Goethe, ou… Cage d’oiseau, de St-Denys Garneau.

Même séparées, la musique et la poésie sont sœurs : la poésie peut sonner comme musique, la musique peut évoquer de manière poétique.

Leurs forces ne sont pourtant pas toujours égales : d’un poème sublime on peut tirer une musique moyenne… ou l’inverse.

Les Quatre saisons de Vivaldi s’inspirent de poèmes descriptifs plutôt banals (anonymes, mais attribués au compositeur lui-même). Pourtant, 300 ans après sa composition, l’œuvre musicale peut encore arracher le plafond, tant elle ouvre de portes à l’imagination et à la virtuosité des interprètes.

Le recueil Gaspard de la nuit, d’Aloysius Bertrand, considéré comme un précurseur de la poésie en prose, me touche bien peu avec ses gnomes, ses châteaux et ses fées. Mais je suis une inconditionnelle de la musique pour piano fébrile et somptueuse que Maurice Ravel en a tirée.

> Extrait de Gaspard de la Nuit No 1, de Maurice Ravel

 Le compositeur montréalais Simon Bertrand, amoureux de poésie depuis la fin de l’adolescence, admet que la musique sans paroles, inspirée d’un texte poétique, assure un maximum de liberté créatrice. Quand il s’agit de mettre le même texte en musique, tout se complique.

Il a tout de même osé le faire à plusieurs reprises, sur des textes de Paul Auster, Italo Calvino et Hélène Dorion, entre autres. De cette dernière, il a mis en musique trois courts poèmes, une œuvre créée par la soprano Marianne Lambert.

« L’équilibre entre l’intelligibilité du texte et le lyrisme est toujours délicat, dit Simon Bertrand. Les sweet notes d’une voix chantée, celles qu’on veut entendre pour leur beauté, ne seront pas les plus porteuses pour les mots. D’un autre côté, privilégier la compréhension du texte en utilisant un style très récitatif est souvent une erreur. »

Il y a une troisième voie à emprunter, et c’est ce qu’il fait en ce moment, de nouveau avec la poète Hélène Dorion, pour le prochain concert des Violons du Roy présenté le 19 mars au Palais Montcalm de Québec et le lendemain à la Salle Bourgie.

Pas de chanteurs au programme : la poète elle-même sera la soliste, disant ses textes sur ou entre des pièces jouées par les cordes. Schubert, Arvo Pärt, Janacek et Philip Glass sont au programme, en plus de la musique créée sur mesure par Simon Bertrand.

Hélène Dorion a été au cœur de tous les choix musicaux. Elle a testé bien des œuvres, les choisissant soigneusement. « Quand les textes se superposent à la musique, il faut créer un espace de transparence. Le poème doit être totalement entendu, sans qu’il cache lui-même la musique. Celle-ci n’est pas là pour illustrer : chaque entité existe, et il se crée une troisième entité, par la rencontre du texte et de la musique. »

C’est ce qu’elle a cherché avec Simon Bertrand, qui a créé la musique pour 11 des poèmes de son plus récent recueil, Comme résonne la vie.

« J’ai utilisé trois approches différentes, explique le compositeur. Quand le poème est superposé à la musique, j’ai créé des trames plutôt stables harmoniquement et sans sursaut rythmique. Je les vois comme un décor émotif pour le poème. »

Pour d’autres textes, le compositeur a choisi d’en transposer musicalement un aspect, une montée ou une descente par exemple : certaines images poétiques peuvent ainsi « s’entendre ».

Troisième cas de figure, la musique se présente parfois comme un commentaire plus abstrait, en dialogue avec le poème.

Hélène Dorion insiste : « Le poème n’a pas besoin de musique, mais on souhaite créer quelque chose d’inédit par la rencontre des deux. »

La poète est captivée par les œuvres qui réussissent cette rencontre entre poésie et musique. Un exemple ? « Il y en a tant ! J’ai beaucoup écouté les cantates de Bach, plus jeune. Schubert, bien entendu, puis Sibelius qui a écrit des poèmes symphoniques extraordinairement évocateurs. »

Elle termine en évoquant Hermann Hesse, mis en musique par Richard Strauss. Son lied préféré : September. Effectivement, quand il est question ici de l’été qui sourit, fatigué, « dans le jardin de rêve qui se meurt », Strauss crée un mélange d’une langueur sublime.

Four Last Songs N2. September, de Richard Strauss

Photo fournie par les Violons du Roy